Les cerises bleues des horloges

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Le temps.

Cette valeur abstraite qui nous titille et à laquelle nous voulons nous accrocher.

Est-ce lui qui avance, semblable à une rivière imperturbable, ou nous, êtres vivants ou croyant vivre, qui reculons en son cours? Il a cette capacité qui paraît étrange et commune en même temps, de s’étirer et de se raccourcir, à son bon vouloir, libre et solitaire.

Ces heures qui passent telles des minutes, et ces minutes qui passent telles des heures ! Qui n’a pas déjà prié pour qu’il s’arrête, et qu’un moment devienne éternel, ou, au contraire, pour qu’il finisse sur-le-champ ?
Nous aimons le temps et le détestons, nous pensons le manipuler et le connaître, alors que ses fils sont impénétrables. Ainsi Arachnée qui, ayant l’arrogance de tisser mieux qu’Héra, se transforma en araignée et tissa pour toujours, ainsi nous, hommes, serons toujours empalés sur les aiguilles des montres…

Nous naissons dans ses bras, avançons dans ses mains, tombons de ses doigts.

Il nous faudrait le fil d’Ariane pour nous en sortir.

Elfie Saccoman

image : « les montres molles » de Dali

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